Un énorme Florent Pietrus a mené la France en huitièmes
Qualifiés sans convaincre
Contrairement à la veille face au Liban, les Français ont su aborder leur rencontre face au Venezuela par le bon bout. Ils ont assez largement dominé ce dernier match de poule (81-61), malgré une nouvelle panne d'adresse qu'il faudra à tout prix résoudre pour espérer aller loin dans ce Championnat du Monde. Rendez-vous dimanche à 10h00 (heure française) pour un huitième de finale face à l'Angola, champion d'Afrique.
Avant même le début de sa rencontre face au Venezuela, la France savait déjà qu’elle avait sa qualification en poche pour les huitièmes de finale, à moins d'une cinglante défaite de plus de 21 points. Il lui restait donc la possibilité d’accrocher la deuxième place et ainsi d’effacer (mathématiquement du moins) son improbable raté de la veille contre le Liban. Une deuxième place synonyme de rendez-vous avec l’Angola, tandis que la troisième envoyait les Français retrouver Dirk Nowitzki et l’Allemagne.
"Débuter le match par le bon bout", tel était le leitmotiv de Claude Bergeaud. Ses joueurs l’ont visiblement entendu et commencent avec une intensité et une agressivité retrouvées. Frédéric Weis joue les ramasse-miettes en gobant tous les rebonds offensifs passant à sa portée tandis que Florent Pietrus confirme qu’il est bien l’homme en forme de ce Mondial. De nouveau lancé dans le cinq, l’intérieur de Malaga évolue à un niveau exceptionnel. Un tir extérieur et un poster dunk de toute beauté contribuent à un 8-0 en deux minutes qui met d’emblée la pression sur le Venezuela. Le jeu rapide français se développe bien et les dunks se multiplient pour un écart maximum de 14 unités (8e).
Mais lorsque le coach Salazar se décide à placer ses troupes en zone et qu’il ne s’agit plus d’écraser la balle dans le cercle mais de shooter de loin, l’affaire se complique. Ceci d’autant plus que les remplaçants ont du mal à maintenir le rythme. Depuis le début de la compétition, la France affiche un pourcentage de réussite lamentable à trois-points (23,8%). Face aux Sud-Américains, les shooteurs touchent le fond. En première mi-temps ils vont rendre copie blanche : 0/13. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant de voir l’ancien NBAer Oscar Torres ramener ses troupes grâce à ses qualités de percussion et une belle présence générale au rebond offensif (31-25, 15e). Il faut un rush final de Boris Diaw pour respirer un peu à l’heure de rejoindre les vestiaires (41-31). Un moindre mal compte tenu de la physionomie de la rencontre.
Après la pause, la France a deux mérites. Tout d’abord elle se montre très agressive sur les lignes de passes, s’offrant ainsi des interceptions et des paniers faciles. Elle s’applique également à faire vivre le ballon. Les passes sont plus rapides, les décalages plus nets. Et la récompense finit par arriver quand Aymeric Jeanneau, à la 27e minute, déchire le panier à 6,25 m. Claude Bergeaud peut lever les bras au ciel. La série est finie (1/16). Ce tir vient conclure un 16-1 où Florent Pietrus s’est encore mis en évidence, bien soutenu par son frère Mickaël qui voit quelque peu le bout du tunnel dans ce Mondial difficile pour lui. Quand Mamoutou Diarra fait mouche à son tour à longue distance pour conclure le quart-temps, la France semble s’être mise à l’abri (66-48) et a essayé une nouvelle configuration d’équipe avec Boris Diaw en meneur.
Le quatrième quart-temps ne change rien à la donne malgré un bon passage de l’improbable Alejandro Barrios. Johan Petro propose un bon relais d’un Fred Weis une nouvelle fois irréprochable et même Laurent Foirest parvient à rentrer un panier extérieur. Le Venezuela a renoncé, fait rentrer ses remplaçants et repasse en individuelle pour les dernières minutes (81-61 au final).
Sans convaincre, la France termine donc à la deuxième place de la poule A du Mondial et affrontera dimanche l’Angola. Les champions d’Afrique ont terminé avec un bilan similaire et ont impressionné lors de courtes défaites contre l’Espagne et surtout aujourd’hui contre l’Allemagne, vainqueur en triple prolongation avec un Nowitzki à 47 points et 16 rebonds.
Dans la poule
Impériale depuis trois jours, l’Argentine a terriblement souffert pour mettre au pas la Serbie lors du premier match de la journée. Menée au score toute la deuxième mi-temps, il a fallu un coup de chaud de Carlos Delfino (14 pts) et une sortie de mammouth de Luis Scola (22 pts, 13 rbds, 5 pds) pour faire la différence dans les dernières secondes face au duo de feu Igor Rakocevic-Darko Milicic, auteur de 49 points. Contrairement à la France, le Nigeria n’a pas éprouvé de difficultés pour disposer du Liban. Les Africains ont rapidement mis la tête sous l’eau à leur adversaire du jour avec six joueurs au-delà de la barre des 10 points.
Argentine bat Serbie 83-79
Nigeria bat Liban 95-72
Classement : 1- Argentine (5-0), 2- France (3-2), 3- Nigeria (2-3), 4- Serbie (2-3), 5- Liban (2-3), 6- Venezuela (1-4).