Le Français Florent Pietrus (G) aux prises avec Vule Avdalovic le 20 août 2006
Dwyane Wade (USA) le 20 août 2006
Mondial de basket: la France se relance face à la Serbie-Monténégro
Cela faisait vingt ans que la France n'avait plus remporté un match dans un Mondial de basket-ball: elle a mis fin à cette longue pénitence en battant, comme à l'Euro-2005, la Serbie-Monténégro au terme d'un match étouffant (65-61) dimanche à Sendai.
Les Etats-Unis et surtout l'Espagne ont impressionné dimanche lors de la deuxième journée du Mondial-2006 de basket-ball, en surclassant la Chine (121-90) et le Panama (101-57).
Si le fait de mettre fin à cette traversée du désert a fait plaisir à tout le monde dans le camp français, l'essentiel était évidemment ailleurs, l'équipe n'étant pas venue jusqu'au Japon pour gagner un match mais pour tailler sa route le plus loin possible.
A cet égard, la victoire dans ce match charnière, qu'il fallait gagner à tout prix, lui a ouvert de belles perspectives pour la suite. Une défaite l'aurait rejetée à la dernière place du groupe A, derrière le Liban et tous les autres, là où végète maintenant la Serbie, championne du monde en titre, qui se demande comment elle va bien pouvoir s'en sortir.
Avec un succès en revanche, la France se retrouve désormais en position de force derrière l'intouchable Argentine et peut, même si elle n'a pas franchement brillé dans le jeu, envisager le futur proche avec un certain optimisme.
Vu le parcours en escalier descendant qu'on lui a proposé dans cette phase préliminaire (du plus dur au plus simple), elle a maintenant l'occasion de verrouiller sa place dans le duo de tête dès lundi face au Nigeria, puisque les les deux derniers matches contre le Liban et le Venezuela ne devraient être qu'une formalité.
Pour arriver à cette situation, la France a cependant beaucoup souffert face à des jeunes Serbes aussi crispés qu'eux, au terme d'un match caractérisé par un déchet impressionnant au tir (35% côté français, 41% côté serbe).
"0n a été courageux à défaut d'être adroits, a constaté le sélectionneur Claude Bergeaud. On a mis en défense ce qu'il fallait comme intensité et on ne s'est pas fait dominer au rebond par une des meilleures équipes du monde dans ce domaine. On peut discuter sur la manière, mais nous sommes heureux de cette victoire, d'autant qu'on ne peut que progresser, ce qui est très encourageant pour la suite."
Cadenassé à double tour pendant quarante minutes (écart maximal: +6 pour la France), la partie s'est jouée aux lancers francs, l'équivalent au basket des tirs au but au football.
A côté de la plaque dans ce secteur la veille face à l'Argentine, la France a cette fois tenu bon en rentrant ses neuf (!) derniers lancers, dont sept de Boris Diaw, ce qui a permis au passage de chasser certains fantômes.
"Oui, j'y ai forcément pensé", a lancé Diaw en référence à la demi-finale du dernier Euro, où la France avait manqué des lancers cruciaux en fin de match contre la Grèce.
Cette fois, ce sont les jeunes Serbes qui ont raté trois tentatives dans la dernière minute pour permettre aux Français de rentrer dans leurs objectifs.
"On voulait une victoire sur les deux gros premiers matches, le contrat est rempli, a déclaré le sélectionneur Claude Bergeaud. Mais il ne faut pas oublier que c'est un championnat long, qui dure seize jours et que l'équipe qui va se relâcher mentalement passera immédiatement à la trappe."
Pour l'instant, ses joueurs pouvaient surtout souffler d'avoir ramené à la maison un match qu'ils étaient loin de maîtriser. "C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à revoir sur un match comme ça, a estimé Aymeric Jeanneau. On aurait pu dominer ce match et s'épargner ses frayeurs sur la fin. Mais ça va nous aider pour la suite, c'est une victoire référence."
"Il y a des choses qui commencent à se mettre en place, a estimé de son côté Florent Pietrus. L'année dernière c'était contre la Serbie qu'on avait vraiment commencé notre Championnat d'Europe. J'espère que ce sera la même chose ici."
Après s'être plaints de la torpeur du public la veille, les Américains, emmenés par Lebron James (26 points), ont essayé de le réveiller en se lançant dans le grand spectacle face à une Chine rapidement dépassée.
Ils devraient finir sans trop de soucis en tête de leur groupe D, où l'Italie a fait une excellente opération en venant à bout de la Slovénie dans un match extrêmement serré (80-76).
Porto Rico, avec 29 points inscrits par son meneur NBA Carlos Arroyo et un tirage de barrage à trois points, a lui battu le Sénégal (88-79). "On est sur orbite maintenant", a commenté le Portoricain Chris Dalmau, avant un match crucial contre la Chine mardi.
Dans le groupe B, l'Espagne fait encore mieux que les Etats-Unis en marquant presque le double des points du Panama, dans le sillage d'un Pau Gasol très en jambes.
"On joué à notre rythme habituel", a déclaré, placide, le sélectionneur Popu Hernandez, ce qui donne une idée des ambitions ibères.
L'Allemagne, deuxième favori de ce groupe, a également fait le métier en battant nettement la Nouvelle-Zélande (80-56), malgré un petit Nowitzki (11 points).