La nouvelle donne tricolore

Joseph Gomis en lice pour une place de meneur de jeu titulaire.


Boris Diaw est appelé à prendre le rôle de Tony Parker.

La nouvelle donne tricolore

Le forfait de Tony Parker, annoncé à la veille de l'ouverture du championnat du monde, change évidemment beaucoup de choses au sein de l'équipe de France. Sans leur leader naturel, les Bleus, qui débutent la compétition ce samedi midi face à l'Argentine, pourront-ils confirmer au Japon leur troisième place décrochée lors de l'Euro 2005 ? Reste aussi à savoir qui d'Aymeric Jeanneau ou de Joseph Gomis va hériter du poste de meneur de jeu. Et si Boris Diaw va réussir à endosser le leadership de l'équipe.

Joseph Gomis en lice pour une place de meneur de jeu titulaire.Un seul être vous manque... L'équipe de France va devoir apprendre à vivre sans Tony Parker. Sans y être préparer, ce qui est encore plus difficile. Forfait vendredi après avoir passé un ultime test pour jauger l'état de son index droit, le meneur de jeu titulaire des Bleus et star du basket hexagonale s'il en est, a laissé bien involontairement tomber ses camarades au plus mauvais moment. Car l'absence d'un cadre de cette envergure au moment d'aborder un championnat du monde ne se comble pas d'un coup de baguette magique. Et vingt-quatre heures ne seront pas de trop pour laisser digérer les Tricolores de ce terrible coup dur.

Sans leur meilleur marqueur et passeur des matches de préparation, les Français vont donc devoir s'adapter à de nouveaux systèmes, quel que soit le meneur de jeu qui sera promu dans le cinq majeur par Claude Bergeaud. La logique voudrait qu'Aymeric Jeanneau prenne les rênes de l'équipe de par ses aptitudes de meneur de jeu traditionnel. Très peu porté vers la marque, le néo-Villeurbannais est plus à l'aise sur les attaques placées en demi-terrain et demeure un bon passeur, très porté sur le jeu collectif. Son alter-ego qui vise la place de titulaire, Joseph Gomis, présente des caractéristiques opposées. Très vif, le pensionnaire de Valladolid, plus physique que Jeanneau, et meilleur défenseur, possède un shoot longue distance plus que correct et n'aime rien de moins que le jeu rapide. Capable de se décaler sur le poste de premier arrière, il a les qualités pour devenir le meneur titulaire au Japon et prendre une nouvelle dimension durant la quinzaine qui s'ouvre samedi pour les Tricolores face à l'Argentine, championne olympique en titre.

Diaw doit s'imposer

Yannick Bokolo, le jeune manceau (20 ans) devrait lui entrer en jeu sur certaines séquences, mais son inexpérience ne lui permet pas de lorgner sur la place de titulaire. Outre le poste de meneur de jeu en lui-même, la défection de Parker redistribue les cartes au niveau du leadership de la sélection nationale. Star internationale, homme charismatique, TP, qui avait préféré que le brassard de capitaine échoue autour du bras d'un de ses coéquipiers afin de partager les responsabilités, sera très difficile, voir impossible à remplacer dans ce rôle de rassembleur. Pourtant, certains Bleus vont bien devoir prendre leurs responsabilités en Asie. Boris Diaw, le premier.

Véritable pépite du basket hexagonal, le joueur de Phœnix a pris, à 24 ans, une nouvelle dimension cette saison en NBA, glanant logiquement le titre de Most Improved Player (joueur ayant le plus progressé, Ndlr) avec des statistiques (13,3 points, 6,9 rebonds et 6,2 passes décisives) révélant à elles seules toute sa polyvalence. Altruiste et réservé, Diaw a été désigné capitaine des Bleus au début de la préparation au Mondial dans le but de le voir franchir un cap au niveau de la prise de parole et d'initiatives au sein du groupe. Il semble clairement indispensable qu'en l'absence de Parker, qui s'ajoute à la non-sélection de Cyril Julian et à la retraite d'Antoine Rigaudeau, l'équipe de France doit se trouver un nouveau leader.

Pékin en ligne de mire

Boris Diaw est appelé à prendre le rôle de Tony Parker.Si Laurent Foirest (32 ans), le vétéran d'une équipe rajeunie par rapport à celle présente en Serbie lors du championnat d'Europe 2005, peut endosser ce rôle de patron, il serait préférable qu'un joueur d'impact comme Diaw force sa nature pour s'imposer davantage au sein du groupe. Médaillée de bronze lors du dernier Euro, l'équipe de France, même privée de Parker, a le devoir de confirmer son nouveau statut. Dans une poule A d'un niveau inégale avec deux nations fortes, l'Argentine et la Serbie, ses deux premiers adversaires, et trois formations modestes, le Nigeria, le Liban et le Venezuela, l'équipe de France ne devrait pas connaître de difficulté pour terminer dans les quatre premiers et ainsi accéder aux huitièmes de finale.

La suite, sans Parker, sera plus délicate même si sur un match à élimination directe, tout est possible. Programmée pour arriver à maturité lors des Jeux olympiques de Pékin en 2008, la talentueuse génération encadrée par Claude Bergeaud va quoi qu'il arrive continuer son apprentissage au plus haut niveau. Même sans son étoile la plus brillante.