La France en bronze

Meurtris samedi, les Français ont su se remobiliser pour remporter, hier, le bronze de l'Euro-2005. Une médaille qui, visiblement, fait leur bonheur.(Photo AFP)
La France a terminé l'Euro-2005 sur une note brillante, en décrochant la médaille de bronze qu'elle attendait depuis 1959, grâce à un succès éclatant sur l'Espagne (98-68) hier à Belgrade.
France 98
Espagne 68LA FEUILLE DE MATCHhttp://www.lequipe.fr/Basket/BasketFicheMatch5500000000015738.html Une médaille européenne enfin, après quarante-six ans d'attente et deux échecs au pied du podium lors des Championnats d'Europe 1999 et 2003. Hier à Belgrade, l'équipe de France a décroché le bronze de l'Euro-2005. Une récompense magnifique au bout de deux mois de doutes et d'incertitudes et une démonstration face à l'Espagne pour finir.
Si près de l'or Le sélectionneur Claude Bergeaud et l'ensemble de ses joueurs auraient signé des deux mains pour un tel résultat avant le début du tournoi. D'autant qu'il englobe l'objectif premier qui était de se qualifier pour le Mondial-2006 au Japon.
Et ce même si cette médaille de bronze s'enrobe d'un léger parfum d'amertume au vu de la tournure qu'ont pris les choses en demi-finales samedi.
Les Bleus ont en effet rarement été aussi proches d'une première finale européenne en 56 ans, lorsqu'ils y menèrent de sept points à une minute de la sirène contre la Grèce.
Dans ces conditions, les Français ont eu l'immense mérite hier de pouvoir se replonger dans la compétition, sans états d'âme apparents, et d'avancer l'oeil rivé sur la breloque.
Un Diaw de feu La question était en effet de savoir comment ils avaient digéré le crève-coeur de la veille. D'évidence plutôt bien. Mieux en tous cas que les hommes de Mario Pesquara, visiblement sous le choc encore de leur élimination à peine moins douloureuse par l'Allemagne.
Après un début de match équilibré, marqué par une belle adresse française à trois points face à la zone adverse, Boris Diaw enflammait le match dès l'entame du deuxième quart-temps avec sept points de suite : la France prenait le large (34-25, 15e).
Tout allait bien d'autant que Navarro, meilleur marqueur de l'Euro, prenait sa troisième faute. Un double coup d'éclat de Gelabale permettait à la France de stabiliser l'écart à « +8 » à la pause.
Concours de dunks des frères Pietrus Parker et Gelabale, impeccable, continuaient à servir show en se partageant les onze premiers points français du troisième quart-temps pour creuser un trou conséquent (55-38, 24e).
L'Espagne, écrasée au rebond, passait en individuelle. En vain. Parker continuait à rentrer dans la défense ibère comme dans du beurre et les frères Pietrus entamaient leur concours de dunks. Le trou devenait gouffre (+24, 29e).
Tellement profond que la France s'épargnait une fin de match au couteau, évitant ainsi un retour des démons de la veille.
Parker (25 points) pouvait brandir le poing, les Bleus se tomber dans les bras, même si l'éclat de ce succès ne peut que raviver des regrets éternels car, décidément, il y avait un coup à jouer lors de cet Euro.